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Les Français n’ont jamais autant mis de côté. Selon l’Insee, le taux d’épargne atteint 18,8 % des revenus, un niveau inédit depuis 1979 hors période Covid. Pourquoi ce réflexe prudence alors que les prix montent moins vite ? Et où va vraiment l’argent placé ? Zoom sur le Livret A, star des comptes sécurisés, et sur les fortes différences qui séparent gros et petits épargnants.
Un contexte qui pousse à mettre de l’argent de côté
Les prix ralentissent leur progression, mais restent hauts. Les guerres, la dissolution, les tensions entre grandes puissances… Autant de bruits de fond qui inquiètent. Résultat : au lieu de dépenser, beaucoup préfèrent gonfler leur matelas financier. Les plus jeunes épargnent pour des projets ; les plus âgés pour se protéger.
Le Livret A, roi des placements simples
Accessible partout, sans risque, net d’impôt : le cocktail séduit. Ainsi, huit Français sur dix en ont un pour placer leur épargne. Son taux a été figé à 3 % de 2023 à 2025, puis abaissé à 2,4 % le 1er février 2025. Même réduit, il reste supérieur à celui des années 2010 (0,75 % puis 0,5 %).
Une moyenne trompeuse sur l’épargne
La Banque de France livre un chiffre clé :
« l’encours moyen du Livret A s’établit à 7.077 euros pour une personne physique à fin 2023 ».
Ce calcul divise 414 milliards d’euros (l’épargne totale) par 57 millions de livrets. Sur le papier, chacun aurait donc plus de 7 000 €.
Mais cette moyenne cache un grand écart. Comme souvent, quelques comptes très fournis tirent la courbe vers le haut.
Qui épargne le plus ?
Treize pour cent des livrets affichent 22 950 € ou plus. C’est le plafond officiel, hors intérêts. À eux seuls, ces comptes “pleins” pèsent 43 % de la cagnotte nationale. Preuve que l’épargne reste concentrée.
La moitié des livrets sous 1 500 €
Regardons la base de la pyramide. Trente-deux pour cent ne dépassent pas 150 €. Seize pour cent oscillent entre 150 et 1 500 €. En tout, près d’un Français sur deux dispose de moins de 1 500 € sur son Livret A. La médiane, non publiée, se situe donc autour de 1 700 €.
Pourquoi une telle fracture ?
Le salaire reste le premier facteur. Les ménages modestes épargnent peu car les charges fixes grignotent tout. Autre frein : la hausse de l’immobilier et du carburant, qui réduit la marge en fin de mois. Enfin, le Livret A sert souvent de compte courant bis ; l’argent y transite avant les grosses dépenses.
L’épargne avec les placements alternatifs
Les foyers aisés diversifient : assurance vie, PEA, PER, voire Bourse en direct. Le Livret A reste un coussin, pas un moteur de rendement. À 2,4 %, il protège à peine de l’inflation future estimée autour de 2 %.
Faut-il encore garnir son Livret A ?
Oui, pour la sécurité et la liquidité. Les fonds sont disponibles sans délai, idéal en cas d’imprévu. Non, si l’objectif est de faire fructifier sur quinze ans : des produits long terme rapportent plus, même après impôt.
Les règles d’or à retenir sur l’épargne
- Garder trois à six mois de dépenses courantes sur un livret.
- Plafonner ensuite à 22 950 € ; au-delà, basculer vers d’autres supports.
- Comparer les taux nets : un livret bancaire boosté peut battre le Livret A sur quelques mois.
L’épargne 2025-2026 : quelles tendances ?
Le gouvernement surveille la consommation : trop d’épargne freine la croissance. Des hausses de taux du Livret A sont peu probables à court terme. En revanche, les livrets verts ou solidaires montent en puissance, tout comme le micro-investissement via applications.
De leur côté, les conseillers financiers martèlent un message simple : diversifier. Conserver un filet de sécurité sur le Livret A, mais oser d’autres voies pour battre l’inflation et préparer la retraite. Car si « plus de 7 000 € » fait rêver, la réalité médiane autour de 1 700 € rappelle qu’une grande part des Français peine encore à boucler leurs fins de mois.
À lireProtégez votre literie : le meilleur calendrier de lavage recommandé par les expertsPour eux, la priorité reste de dégager quelques euros chaque mois, même petits, et de mettre en place un virement automatique. Car en matière d’épargne, la constance l’emporte souvent sur la somme initiale.